"Si tu savais..."

Publié le par MummyBlues

 

Aujourd’hui  madame M. m’a appelée pour m’annoncer la « grande nouvelle ». Eh oui, elle a le bonheur d’attendre un enfant. Le deuxième. Au téléphone, elle parlait, parlait, riait puis se lamentait. Un deuxième enfant, un bonheur oui, mais si tu savais, que de complications !! Ah, ça oui, on ne va plus beaucoup dormir. Et puis, je vais grossir, grossir… si tu savais. Et avec la grande sœur, cela ne sera pas facile. A mon travail, ils vont encore me faire la tête et quant à la promotion, il ne faut plus y penser . Non, avoir des enfants, ce n’est pas une sinécure, si tu savais !!

Elle parlait parlait… et moi je ne pensais qu’à une chose : « ce que j’aimerais savoir ». Moi aussi, je voudrais voir mon ventre gonfler, et non plus à cause des injections d’hormones, je voudrais me réveiller la nuit à la douce musique des cris de mon enfant affamé et non plus pour pleurer sur son absence durant mes longues insomnies. Et comme le travail, l’avancement, les primes me paraitraient dérisoires… si seulement je pouvais savoir.

Madame M., je suis heureuse pour toi, ne te méprends pas sur mon apparent manque d’enthousiasme. J’aurais juste préféré que tu ne mettes pas tant de récriminations en balance à l’annonce de cette « grande nouvelle ». Il faut dire que Madame M. aime se plaindre, de tout, à tout bout de champ. Et surtout elle aime qu’on la plaigne. Elle concoure en permanence pour le titre de la fille la plus malheureuse de la planète.

Je me souviens qu’il y a tout juste un an, alors qu’allongée sur un lit d’hôpital, le ventre ouvert sur 30 cm, j’attendais de connaitre les résultats de l’anapathe, Madame M est venue me « soutenir ». On a parlé de sa famille, odieuse avec elle, de ses collègues qui abusent de sa bonté, de son mari, pas toujours gentil et compréhensif… et pour finir j’ai eu droit à un « au fait, et toi ? ça va ? ». J’ai juste eu le temps de répondre « super » avant qu’elle ne reprenne ses lamentations.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article